L'Afrique en plein coeur

Alors que nous rentrions tranquillement des vêpres hier soir (Benoit vient régulièrement m'y chercher pour que je ne rentre pas seule le soir) et que nous regardions romantiquement les étoiles et la lune en forme de sourire, nous avons entendu dans le noir une voix qui disait: "pardonnez, pardonnez!"... Constatant que c'est nous qu'on interpellait ainsi, nous nous sommes arrêtés et cherchions à distinguer dans le noir à qui appartenait cette voix. Ce n'est que lorsque l'homme s'est approché à 1m de nous, que nous avons pu voir son visage (en pleine nuit c'est difficile de distinguer un noir!). L'homme commence par nous dire, sans aucune crainte, qu'il vient de s'évader de prison (située à quelques mètres du lieu où nous étions arrêtés) et qu'il a besoin d'aide pour manger.... Nous lui répétons notre perpétuel discours, que nous ne donnons pas d'argent que parfois nous donnons un travail à faire quand on en a mais en ce moment nous n'avons rien à lui donner.
L'homme croit bon d'insister en répétant plusieurs fois qu'il est évadé de prison et qu'en plus il n'a aucune famille ici pour le soutenir.
Malgré son argument majeur: être évadé de prison, nous ne lui donnons rien.
On nous l'avait encore jamais faite celle là: je viens de m'évader de prison, donnez moi de l'argent! Ca nous a fait bien rire!