Le mythe de la solidarité à l'africaine

On le sait en Europe, et en Occident en général, quand on parle de l’Afrique, on a à la fois des images de pauvreté et de misère qui nous arrivent en tête mais aussi des images d’entraide et de gens souriants et rigolants…Ces images sont vraies, mais en creusant un peu, on voit que ce n’est pas si simple…Il est vrai que beaucoup de congolais ici vivent au jour le jour et ont peu de confort dans leurs maisons en terre et souvent pas d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école ou payer les médicaments. Mais ce qui leur permet de survivre, ce sont les liens sociaux qu’ils tissent avec leur famille, leur clan, et avec leur voisins, amis…Ce « réseau social » est très important, c’est pour cela que tous les jours ils passent des heures à dire bonjour, à prendre des nouvelles de la famille de chacun et à aider l’un ou l’autre dans la mesure de leurs possibilités. Car s’ils ont besoin un jour d’un peu d’argent pour payer un médicament, d’un coup de main pour les champs, ils savent qu’ils pourront compter sur eux.

Cette solidarité entre eux est non seulement nécessaire à leur survie (c’est l’équivalent de nos assurances (santé, voiture, logement…) chez nous), mais est aussi parfois très pesante. Car si un des membres de la famille « réussit », c'est-à-dire s’il arrive à avoir un bon poste avec un revenu régulier ou s’il a une entreprise qui fonctionne, il devra subvenir aux besoins de tout son réseau…La solidarité entre eux est donc parfois un gros boulet au pied qui ne permet pas toujours d’entreprendre... Nombres d’africains qui ont réussis le reconnaissent aujourd’hui et nombreux sont ceux qui, partis en ville pour travailler, ne reviennent plus voir leur famille au village de peur d’être trop sollicités et de ne pas pouvoir subvenir à leurs propres besoins qui sont très élevés en ville. De plus, il existe une jalousie très forte entre les gens ici : dès que quelqu’un réussit, il est envié et doit donc donner à son entourage s’il ne veut pas qu’on lui fasse des coups bas (par la sorcellerie entre autres… ). Mais tous ces échanges se passent souvent dans le rire, qui est ici un moyen de communication plus que l’expression d’un sentiment…

Ce système a donc ses côtés pesants mais aussi ses côtés rayonnants, car jamais personne ici n’est laissé seul !

1 Response
  1. Anonyme Says:

    très intéressant...
    et en Afrique, il ya pire qu'être pauvre (pour le regard de l'autre): c'est d'etre seul...
    a+ et faites gaffe aux zaraignées!

    chris