L'Afrique en plein coeur

Le 25 décembre nous avons été invités chez sœur Maria Mayo, pour manger (une soeur espagnole présente depuis une 15aine d'année au Congo, voir message précédent). Nous avions prévu cela ils y a longtemps déjà et cela faisait plusieurs semaines que nous n'en avions pas discuté. Le jour J, j'essaie de contacter Maria et d'autres personnes qui devaient venir avec nous, mais j'arrive juste à joindre sœur Maria alors qu'il est midi tout est près pour y aller. Elle me dit que finalement ceux qui devaient nous emmener ne viendront pas. On se décide à y aller avec des moto-taxis, ce qui est embêtant, c'est qu'on a préparé l'apéritif à la française mais faire de la moto avec un plateau rempli de toasts, c'est pas terrible, donc au dernier moment, on a tout fait rentrer dans un sac à dos...
On part donc chercher des taxis en ville, mais à peine sortis, que nos voisins indiens passent juste à coté. On se souhaite un « merry chrismas » et discrètement, je glisse dans la conversation qu'on part chercher des moto-taxis pour aller à magambé (chez soeur Maria) et tout gentiment nos très chers voisins nous prient de monter dans leur 4x4, on va leur expliquer où c'est pendant la route... (la chance est de notre coté) Bien qu'on se soit arrêter 3, 4 fois pour demander la route en chemin, nous n'avions jamais été aussi rapide... La voiture roulait à une vitesse hallucinante par rapport à l'état de la route, je suppose qu'on avoisinait le 80 km/h là où les gens qui apprécient leur voiture rouleraient vers 40, car à cette vitesse là, on a pas le temps d'éviter les chaos qui peuvent être très durs, et spécialement quand on ne connait pas la route. Mais on est arrivés à bon port et bien plus tôt que prévu.

Ainsi nous avons rejoint Maria, qui nous a encore raconté beaucoup d'histoires. Nous avons ensuite bien mangé (comme il se doit) des haricots, du riz au gras, et du lapin de noël, du fromage... avec une petite touche exotique, nous avons gouté aussi du singe, malgré cet écart je reste objecteur de conscience à cet égard. Et en dessert, en plus des succulents morceaux d'ananas, elle nous avait préparé un gâteau au chocolat (fabriqué maison) à la confiture de citron (fabriquée maison aussi, mais de toute façon ici tout, est fabriqué maison où presque) avec le café.

Après une ballade digestive s'imposait, alors nous sommes allé dans la forêt qui entoure le couvent en suivant Maria. Celle-ci nous a emmené voir une école Pygmée. Même dans la forêt on voit les marques des gros semi remorque qui doivent exploiter du bois rare ou une mine d'or dans le coin. Après cette balade digestive très intéressante, nous avons commencé à nous demander comment nous allions pouvoir rentrer. Maria nous apprend qu'il faut 1H30 pour rentrer à pied. Après quelques coups de téléphone en moto ça nous couterait à peu près 10$ donc ça fait vraiment cher pour juste un aller... Elle demande encore à une sœur qui a récemment appris à conduire, mais qui n'est pas encore vraiment en confiance sur des routes aussi mauvaises (elle a appris au Cameroun). Elle a accepté de nous ramener dans leur vieux Land Rover. Il n'a même pas de siège à l'arrière, juste 2 banquette en métal. Et la voiture, a beau rouler à 20 km/h, on sent la conductrice pas à l'aise du tout. Elle nous amène jusqu'à l'église St Anne, qui se trouve à 20 min à pied de chez nous, car au-delà la sœur avait trop peur de conduire (en plus de la route en mauvais état, il y a aussi des motos ou des voitures qui roulent comme s'ils étaient seuls...)

A notre retour à la maison, nous allons finir cette journée de Noël chez nos voisins indiens pour les remercier de leur hospitalité du matin. L'un d'eux retourne en Inde (cela fait 3 ans qu'il n'y est pas retourné) donc c'est la fête, ils sortent une bouteille de whisky (JB pour le connaisseur) et les plats d'apéritifs indien se succèdent. Une vrai soirée à l'occidentale avec échanges philosophiques et raillerie pour faire boire plus... Et enfin, quand Anne commence à piquer du nez (vers 8H) il nous disent encore qu'avant de partir il faudra encore manger, du riz importé avec des chapatis faits maison, et de la viande avec de la sauce indienne... Un vrai délice... Et même pour faire les 300 mètres qui sépare les 2 maisons, ils ont insisté pour nous ramener avec la voiture... Et nous sommes rentré repu et un peu aviné...

Comme après un Noël normal, il ne manquait vraiment que la famille...