D'une culture à l'autre

Voici maintenant près de 6 mois que nous sommes plongés dans la vie et la culture congolaise. Après les premiers mois de découvertes, de surprises et souvent de désarrois devant de nombreuses situations au boulot, nous sommes maintenant entrés en phase d'intégration: nous cherchons à développer nos projets en tenant compte des aléas d'ici où tout, absolument tout, prend du temps (imprimer une feuille demande de trouver une imprimante qui fonctionne, de l'encre et un ordinateur sans virus: ça peut parfois prendre une heure, et encore si on a de la chance! Ou encore, faire sortir 20$ de la caisse de l'Université pour acheter des semences, cela peut prendre plus de 2 semaines). La priorité ici c'est «les relations» et en rien «l'efficacité», comme chez nous.

Alors il faut que l'on prenne notre mal en patience, que l'on revoit notre programme de la journée et que l'on divise par 4 ou 6 toutes les choses que nous comptions faire, que nous consacrions du temps à discuter avec les uns et les autres et ce à n'importe quel moment de la journée, car ici, l'important c'est les relations que l'on tisse, le temps que l'on passe ensemble et peu importe si on a quelque chose d'urgent à faire.

Autant la recherche constante d'efficacité chez nous nous étouffe car il n'y a souvent plus de place pour la personne humaine, autant la priorité donnée aux relations ici, au clan, à la famille les étouffe aussi.

A passer d'une culture, on perçoit les priorités de chacune. Ce qui est fou, c'est que jamais, dans aucune des sociétés dominantes de ce monde, la personne humaine n'est prioritaire, n'est le centre, la base de la société...Et pourtant, à quoi sert la société sinon à développer le bien-être des personnes qui y vivent?

Une autre manière de vivre semble donc à construire, un juste milieu est à trouver. A nous! A chacun!