Quand la pluie nous rapproche

Pour donner des cours ici, c’est toute une aventure… A chaque début de cours, il faut d’abord trouver une salle de libre, ensuite trouver un tableau, des écritoires (chaises avec tablettes pour écrire), une table et des craies. Le même rituel se répète chaque jour car le matériel est bougé tout le temps, au grès des professeurs et des étudiants…
Un jour, il n’y avait plus de salle de libre, j’ai donc été donner cours sous le manguier devant l’Université : une belle expérience !

Hier, j’ai eu de la chance, j’ai réussi à avoir une salle de cours avec quelques écritoires pour les élèves et un toit à peu près potable au dessus. Cependant, ce n’était pas tout à fait gagné, car une heure trente après le début des cours, on entend l’orage qui gronde et peu de temps après, le vent s’engouffre dans les trous faisant office de fenêtres. Je mets précipitamment des choses sur les feuilles de cours pour éviter qu’elles s’envolent et je continue tranquillement le cours. C’est alors que le toit, formé de tôles, commence à faire sérieusement du bruit et je me demande combien de temps les tôles vont tenir avant de s’envoler… Les élèves me racontent alors qu’il est arrivé à un professeur de devoir se recroqueviller sous sa table pour éviter de se prendre une tôle…Ca rassure.

Quand le vent souffle comme cela, on sait que la pluie va tomber dans les cinq minutes. Là encore, ça n’a pas raté…D’un coup, une rafale de pluie se déclenche, je dois alors augmenter le volume pour que les élèves entendent ce que je leur raconte. Mais le bruit devient tellement fort (la pluie sur la tôle, c’est terrible) qu’ils sont obligés de se rapprocher, petit à petit de ma table pour entendre le cours. On se retrouve donc en petit cercle, la distance enseignant-élèves n’existe plus (surtout qu’ils ne sont seulement qu’une dizaine d’étudiants)… toute une ambiance…
Anne