Indépendance?

Mercredi dernier a été célébré un évènement qui a fait couler beaucoup d’encre, user beaucoup de salive et a donné une raison au pays tout entier de faire la fête: les 50 ans de l’Indépendance de la République Démocratique du Congo : 30 juin 1960 – 30 juin 2010.

Plusieurs conférences sur ce thème ont été organisées dans la ville et en particulier à l’Université, elles ont permis de tirer un bilan sur ces 50 ans passés. Un point positif : un sentiment d’appartenance à un même pays s’est développé parmi le peuple, ce qui était loin d’être le cas avant l’Indépendance où il y avait de nombreuses régions « séparatistes ».
Mais à part cela, le bilan est lourd. Après l’Indépendance, le pays s’est enfoncé dans une guerre civile d’où est sorti un leader : Mobutu, qui est resté au pouvoir une trentaine d’année, grâce au soutient des Américains, notamment (c’était en effet l’époque de la guerre froide, il fallait empêcher les pays en développement de « tomber dans le communiste »). Et pendant ces trente ans là, peu de choses ont bougé, même pire, la situation s’est largement dégradée, toute personne opposée au régime était assassinée. Aujourd’hui, le président Kabila est empêtré dans la corruption... il n’y a donc pas vraiment d’issue heureuse en perspective…
Le résumé de ces 50 ans est bref, mais cette fête a au moins permis aux congolais de vraiment prendre conscience qu’il ne fallait pas compter sur le gouvernement et que s’ils voulaient que les choses changent, c’était déjà à la base qu’il fallait changer, en commençant par exemple par refuser la corruption policière…

De plus, la présence de plus en plus forte de consortium miniers sur le territoire congolais et la main mise du FMI sur la gestion financière et économique de l’Etat, laisse rêveur sur le mot « Indépendance »…

Malgré tout cela, la fête a eu lieu toute la journée du 30 juin et les jours entourant cette date. Un grand défilé s'est déroulé dans la ville où toutes les entreprises et différents groupes sociaux ont pu déambuler. Le groupe le plus marquant a sans doute était celui des « déplacés », plus de 8000 personnes dont personne ne s’occupe.

Je garde tout de même l’espoir qu’en formant la jeunesse de ce pays, à travers notamment cette université de l’Uélé où nous travaillons, la population revendiquera petit à petit ses droits.
1 Response
  1. Emeline Says:

    A Istanbul, où il y a une importante communauté congolaise, avec laquelle j'ai quelques contacts, via mon travail auprès des jeunes réfugiés, nous avons fêté cette date dignement, et chanté et dansé lors d'une soirée qui mêlait Afrique et Turquie, tant dans le public que dans les musiques. Mais ya pas à dire, on a pas les mêmes hanches, ça bouge pas pareil... :p