L'Afrique en plein coeur

En se baladant à pied dans la ville, on devine par endroits, à travers les herbes et la terre rouge, les traces d’une ancienne voie de chemin de fer. Plus loin, entre les arbres, on distingue les ruines de plusieurs bâtisses. Sur l’une d’entre-elles 4 lettres sont encore lisibles : S-K-O-L (ou SKOL, marque de bière nationale). Sans ces restes d’infrastructures et les témoignages d’anciens, il est difficile d’imaginer qu’Isiro était une ville en plein essor économique, il y a une vingtaine d’année. Ces anciennes bâtisses abritaient non seulement une brasserie (SKOL), mais aussi une industrie de coton, une coopérative de café, une savonnerie…Jusqu’au milieu des années 80, avant la chute du prix au niveau mondial, la région d’Isiro était la première région productrice de café. Elle fournissait non seulement Kinshasa par voie terrestre et fluviale, mais aussi tout le sud Soudan et l’Ouganda. A ce moment là nous dit Léonard, le chauffeur du 4x4 du couvent, il était possible de faire 700 km en 1 journée. Aujourd’hui il faut compter 8 jours, hors saison des pluies…Les routes sont en effet de véritables pistes de terre rouges, avec de nombreuses bosses, rigoles et crevasses. Aussi, les marchandises arrivent soient par avion soient par vélo. Un certain nombre de jeunes de la région passent leurs journées sur les routes pour transporter les marchandises. Ils poussent des vélos chargés par plusieurs centaines de kilo. C’est très impressionnant. Dû fait de cet l’enclavement, les marchandises et même les produits agricoles de bases sont très chers. Par exemple la bière, produit « cher » à Benoit, est par exemple à 3000 FC (Francs Congolais) à Isiro (soit environ 3€) alors qu’à Kisangani elle est à 600 FC…

Comment un tel retour en arrière a-t-il était possible ? Comment a-t-on pu passer d’une ville renommée pour son commerce à une ville renommée aujourd’hui pour son enclavement ?
Réponse au prochain post…