Le Congo et la chute du mur...

En 1885, à l'occasion de la Conférence de Berlin qui vit les grandes puissances européennes se partager l'Afrique, la Belgique obtint le Congo comme colonie. Elle développa alors les exportations de cuivre, d'huile de palme et de caoutchouc. Pour acheminer ces marchandises, les autorités construisirent des voies ferrées et routières (dont on voit les vestiges aujourd'hui à Isiro). Le développement de l'enseignement et de l'assistance médicale étaient laissés aux soins des missions religieuses (ce qui est encore en grande partie en cas aujourd'hui à Isiro). Quelques congolais, qui avaient malgré tout bénéficié d'une éducation un peu poussée, ont commencé à diriger des groupes nationalistes et à revendiquer l'indépendance. Suite à de nombreuses et violentes réactions de la population civile, aux coûts financiers de la colonie et aux pressions européennes, l'indépendance fut déclarée le 30 juin 1960 à Bruxelles.

A l'indépendance, de nombreux groupes (qui s'étaient formés pour obtenir l'indépendance) entrèrent en sécession. L'ONU intervint pour le première fois dans le pays en 1963 pour reconquérir certaines parties séparatistes. En 1965, cet imbroglio politique permit à Mobutu, alors commandant en chef de l'armée, de renverser le gouvernement où il resta pendant 30 ans, en maintenant une main mise sur le pays.

Pendant toute cette période, le monde occidental était en guerre froide. Il y avait donc un clan pro-américain, et un clan pro-soviétique (ou communiste). Chaque clan essayait de grappiller des territoires dans le troisième clan (=le tier-monde) pour augmenter leur puissance. Afin d'empêcher le Congo de passer aux mains des communistes, les Etats-Unis (et Europe de l'ouest) ont subventionné le pays et ainsi facilité le maintient de Mobutu au pouvoir.

La chute du mur en 89 entraîna la fin du régime de Mobutu. Contraint par les évènements, il réagit en faveur d'une ouverture démocratique. Celle-ci s'est cependant empêtrée dans un long processus de négociations avec l'opposition, de trahisons et de pillages. C'est ainsi que dans les anciennes usines et cliniques d'Isiro on ne retrouve plus aucune machine ni chaise (dans une usine, mêmes les carreaux ont été volés)...Tout a été pillé à la sortie de la guerre froide, il y a environ 15 ans. Depuis, peu de choses ont bougé, faute de moyen et de volonté politique.

3 Responses
  1. Anonyme Says:

    merci de nous faire partager tout ce que vous vivez...
    juste un petit mot en passant pour vous dire qu'on pense bien à vous et au début de votre nouvelle là-bas!
    La BigJOhn connection vous embrasse!


  2. Unknown Says:

    Merci pour ce petit historique : l'histoire nous permet toujours de mieux comprendre l'aujourd'hui !
    Ici en Colombie tout va bien. Comme prévu, l'espagnol et moi ca fait deux, mais je sais qu'il n'y a pas de résultats sans persévérance et travail : donc je m'y mets !
    Je donnerai d'autres nouvelles ce WE.
    Que Dieu vous bénisse,
    Samuel


  3. Anne Says:

    Merci Sam et merci à la BigJohn connection!
    On pense bien à vous aussi!
    Anne et Ben